Dans un article récent nous évoquions la mémoire de Siméon TIHY Président fondateur du club de judo. Un hommage lui sera rendu le 6 juin 2025 pour son courage pendant la seconde guerre mondiale.L'article ci-après décrit un Normand dans l'armée britannique
Siméon TIHY est né le 19 /01/ 1923 à Le Torquesne (Calvados) et habite chez ses parents en 1943 à Coudray-Rabut. Marié à Pont-l’Évêque le 23/12/1944 à Yvette LUNEL, domicilié à Coudray-Rabut (Calvados). Après son retour à la vie civile, il sera chef du service logement à la mairie de Pont-l’Évêque pendant la reconstruction de la ville jusqu’en 1950, puis fera carrière dans l’industrie et le négoce du bois jusqu’en 1983. Il sera, notamment, élu municipal de Pont-l’Évêque de 1958 à 1964, président du club de judo de la ville à sa création. Eva Judo comprenant aujourd’hui 200 licenciés. Il décèdera, à 95 ans, le 21 décembre 2018 au Breuil-en-Auge et sera incinéré le 2 janvier 2019.
Le Réseau BUCKMASTER « groupe Jean-Marie » est un réseau de résistance créé par le SOE britannique ( Special Operations Executive ) service secret initié par Winston Churchill en 1940.
Fernand Coudrey marchand de cycles, chef de ce réseau à Pont l’Evêque recrute Siméon TIHY pour faire le relevé des défenses de la côte dans le triangle Pont l’Evêque – Honfleur – Trouville. A l’aide d’une carte d’état-major achetée chez « Georgeault » à Pont l’Evêque, Siméon TIHY parcourt cette région à bicyclette pendant plusieurs semaines, à partir du mois de mai 1943. Il renseigne sur sa carte les emplacements de défense : les chevaux de frise, les champs de mines, les casemates en construction et les casemates armées, les talus antichars et les réseaux de barbelés. Autre mission : relever les immatriculations des avions alliés abattus.
Il remet sa carte en septembre 1943 à Fernand Coudrey qui sera arrêté le 9 octobre 1943, puis déporté. Ayant été averti par la gendarmerie de Pont L’Evêque fin septembre 1943 qu’il était requis pour le STO, Siméon TIHY décide de disparaitre et rejoint un groupe de maquisards chez Mme Elise Maugendre à Coudray-Rabut, grand-mère d’Yvette Lunel, sa future femme, et France Maufras, employée de mairie, qui participe à la résistance en concevant de vrais « faux-papiers ». Il y restera jusqu’au 28 novembre 1943.
Compte tenu des risques, Siméon TIHY décide de se rendre dans la Manche grâce un camarade de collège. Il est hébergé au presbytère de Chef du Pont, par l’abbé Le Révérend, professeur au collège Saint Paul et membre du réseau de résistance de Cherbourg puis, au presbytère de Saint George de Bohon près de Carentan jusqu’au 12 décembre 1943. À cette date, les allemands font une descente chez Elise Maugendre. Celle-ci est battue, puis hospitalisée. Quelques camarades sont pris et arrêtés. Seul Bernard Alexandre réussit à s’enfuir en sautant du 1er étage.
Siméon TIHY change immédiatement de résidence par précaution, car certains savent où il se trouve. Il part pour Le Molay-Littry (Calvados) chez un autre camarade de collège Roland CLEMENT et il est finalement hébergé au presbytère de Littry jusqu’au 1er février 1944. Roland CLEMENT l’emmène à Caen pour rencontrer Mme Bouillon, membre du réseau de résistance de Caen qui le met en relation avec Josette PAULY du Breuil en Bessin, elle deviendra son interlocutrice principale dans le réseau de résistance de la région de Bayeux dirigé par Guillaume Mercader.
Siméon TIHY est, alors hébergé chez Guy Vattier à Livry près de Caumont l’éventé, clerc de notaire chez Maître Gardin. Il sera employé de l’étude jusqu’au 5 juin 1944. Il y fera des faux-papiers avec le cachet de la mairie de Coudray-Rabut trouvé dans les archives de son arrière-grand-père qui fut maire jusqu’an 1923. Il fabrique aussi des postes de radio. Siméon TIHY sait que Bernard Alexandre s’est réfugié provisoirement chez un oncle. Il revient à Pont l’Evêque en bicyclette un soir et repart avec Bernard Alexandre jusqu’à Caumont l’éventé ( 140 km aller-retour ), il lui trouve un emploi chez un menuisier et sera également hébergé chez Guy VATTIER à Livry.
Le 15 mai 1944, Siméon TIHY reçoit de Josette Pauly ses 3 messages personnels en vue du débarquement pour réaliser des missions le jour J : supprimer des poteaux indicateurs, couper les câbles téléphoniques, faire sauter les ponts et voies de chemin de fer, notamment, au Molay-Littry.
Le 5 juin 1944 au soir : réception des messages personnels et donc départ le lendemain matin 6 juin à travers champs de Livry au Molay Littry ( 20km ), avec trois rencontres difficiles avec des allemands. Arrivé dans l’après-midi, Siméon TIHY subit le pilonnage intense aussi bien par les bombes que par les obus durant près de 4 jours. Le bourg du Molay-Littry est entièrement rasé.
Le 10 juin 1944, Siméon TIHY se met en relation avec l’officier qui commande l’avant-garde américaine arrivé au Molay-Littry. Le 11 juin matin des officiers du renseignement viennent le trouver et l’interrogent sur tout ce qu’il sait avec cartes à l’appui. De mémoire, il leur indique comment sont armées les côtes qu’il a explorées de mai à septembre 1943 et tout ce qu’il a constaté par la suite, en particulier, l’énorme blockhaus situé à l’embranchement dans la forêt de Balleroy à Cerisy la Forêt.
Les jours suivants, il est contacté par le CIC américain (Counter Intelligence Corps) basé à Trevières pour repérer et débusquer les snipers Allemands restés à l’arrière des lignes américaines pour abattre les officiers et toutes les personnes qui pourraient venir en aide à ces allemands. Prudents, les 2 agents du CIC restent dans leur jeep lorsque Siméon TIHY interroge des gens isolés rencontrès dans la campagne environnante.
Le 14 juin 1944, Josette Pauly et Siméon TIHY se rendent à Bayeux à la demande de Guillaume Mercader pour accueillir le Général de GAULLE. Ainsi 8 résistants présents sont alignés à gauche de la tribune où le général fait son discours. Au moment de repartir en jeep, le général accepte de signer les brassards tricolores surmontés d’une croix de Lorraine de Josette Pauly et de Siméon TIHY. Guillaume Mercader, le 7 juillet 1944, contacte Siméon TIHY pour faire partie d’un nouveau réseau. Il est reçu dans son magasin de bicyclettes, et il est présenté à un capitaine d’aviation Roger Guattary du BCRA ( Bureau Central de Renseignements et d’Action créé par le Général de Gaulle à Londres). Siméon lui explique son parcours. Il est accepté, signe son engagement au BCRA, dont un bureau est situé non loin de la cathédrale de Bayeux.
Il part le lendemain vers Asnières en Bessin au château pour récupérer un autre agent : Olivier de Brainville qui portera le pseudonyme de Oscar Dubu. Siméon TIHY devient Michel SERGE. Pourquoi deux prénoms, en cas d’arrestation, il sera de l’assistance publique et, donc, sa famille ne serait pas inquiétée. Après avoir repris la route, ils arrivent au château BELLENAU où sont déjà d’autres agents OSS américains et français provenant d’Angleterre, tous sont des agents du plan PROUST mission Ascain. Ce château avait été occupé par les Allemands, il n’y a plus de carreaux aux fenêtres et des traces de grenades dans l’entrée : ce château a été investi par les parachutistes dans la nuit du 5 au 6 juin.
Le jour même de son arrivée, pour le mettre dans le bain, il est désigné avec un autre pour être de faction. Pendant la journée, Siméon TIHY est très occupé : chaque matin il fait seul sa culture physique. Ensuite un sergent des Marines lui apprend la self-défense à mains nues ou avec le couteau commando. Il apprend à tuer avec les mains, pour ce faire il faut connaître tous les points sensibles du corps humain. Pour s’endurcir pendant les temps libres, il frappe sur quelque chose de dur avec le tranchant de la main comme pour faire un atemi.
On peut citer quelques endroits sensibles : la pointe du menton, la gorge, les côtes sous les bras, claquer les deux oreilles en même temps avec les mains à plat, l’estomac, etc… Ensuite, en salle de cours, on lui enseigne le matériel allemand : fusils, armes automatiques, chars (MARK 4-5 ou 6) comment les reconnaître, l’armement de la FLAK ou de la PAK, les pattes d’épaule avec leur liseré de couleur, infanterie terre ou montagne, blindés, artillerie, génie, produits chimiques, etc… Les fanions, comment les décrire, les sigles peints sur le matériel roulant. L’aviation, pour cela, on projetait des silhouettes. Cours de codage, chaque équipe en mission étant composée d’un radio et d’un observateur, le codage doit être précis et court ( à cause du repérage ). Les agents parachutés partaient avec un poste émetteur (Mark 21), un colt, une somme d’argent, une ampoule de cyanure, ce qui permettait de rester muet à jamais en cas de capture. Il reçoit des cours de technique de conduite d’automobile, d’orientation, d’agrandissement de petites surfaces de cartes d’Etat-major. Les explosifs, comment s’en servir. Comment rendre inoffensif une grenade, une mine. Des exercices de tir : fusils, mitrailleuse, etc… Pendant son séjour à St Côme, ils ont la visite du Général BRADLEY, commandant la 1ere armée. Homme simple et très sympathique.
Il s’attend, chaque jour, à être envoyé en mission. Parfois quelques-uns parmi eux disparaissent, lorsqu’ils reviennent, ils sont absolument muets sur leur voyage.
Le capitaine américain l’informe qu’il doit rejoindre l’Angleterre. Arrivé à Cherbourg, il lui revient à l’esprit qu’il ne doit recevoir d’ordres que du capitaine Roger Guattary, il ne va pas à l’embarquement et décide de rejoindre ses camarades à Montmartin sur mer, près de Coutances. En stop, il va de Cherbourg à Montmartin. Surprise du capitaine WATSON, il lui explique pourquoi il est revenu : il ne devait recevoir d’ordre que du capitaine Guattary, celui qui l’avait recruté. Or celui-ci était mis aux arrêts de rigueur pour s’être rendu à Caen, sans mission, et qu’un de ses compagnons avait pris une balle dans le poumon, alors qu’il longeait la « Prairie » (actuel hippodrome dans le centre de Caen), balle tirée par une arme automatique allemande se trouvant du côté de Louvigny.
Dans l’après-midi du 23 juillet, un colonel Anglais Henderson vient le chercher, il aurait une mission pour lui vers Cabourg, une rampe de missile V1 pourrait être installée. Il quitte la 1ère armée américaine pour passer au 21éme British Army Group. Le Colonel le fit asseoir dans une sorte de command car Mercedes pris aux Allemands. Ils arrivent au Prieuré Saint Gabriel-Brecy où il rencontre deux agents du plan SUSSEX. Ils avaient été parachutés aux environs de Lisieux, et résidaient à l’Ermitage rue du Carmel à Lisieux. C’est en circulant dans le sud du Pays d’Auge qu’ils virent sur un véhicule allemand un fanion sur l’aile : ils le décrivent aussitôt par radio. L’aviation décolla immédiatement. C’était le maréchal Rommel, nous connaissons la suite. On promit à ces deux agents français les meilleures décorations britanniques.
Le lendemain, le Colonel le conduisit à Formigny dans une sorte de manoir (en réalité sur la commune d’Aignerville) qui appartenait à la fille d’un ancien ministre qui fut Gouverneur de l’Indochine et autres fonctions ministérielles. Le colonel le présente au Major Wallenstein qui devient son nouveau patron. Il fait la connaissance de ses nouveaux camarades français et anglais du plan SUSSEX, arrivés aussi de Londres, et, en particulier un qui était avec lui à Saint Côme du Mont. Il m’avait révélé son vrai nom : Jean Masson de Lisieux. Où ses parents tenaient un magasin rue Henri Chéron. Il pensa que c’est MASSON qui allait l’accompagner lors de sa mission sur Cabourg. Il remet au vestiaire son uniforme américain et reçoit le battle dress et le casque britannique.
Nous étions au mois d’août, les Américains avancent en Bretagne, la contre-attaque allemande échoue. Le Colonel Henderson juge que la mission ne vaut pas le risque encouru, mission annulée.
Son activité de renseignements se poursuit, notamment, avec l’interrogatoire des officiers allemands prisonniers et des missions dans la poche de Falaise. Dans ce secteur, son papier réactif réagit comme pour une alerte gaz, tellement, il y a de cadavres d’animaux et d’allemands en putréfaction.
Le 22 aout, le Major Wallenstein lui annonce son départ pour demain avec Jean MASSON, afin de revoir leurs familles. Le 23 mauvaise nouvelle, à Pont L’Evêque, les alliés ont rencontré de la résistance de l’arrière garde allemande. Le 23 au soir, nouveau départ pour le lendemain matin au lever du jour.
Direction Lisieux par la RN 13, à Crèvecoeur les gens sont sur le trottoir, parmi eux, un camarade de Frémont, très surpris de le voir en uniforme anglais avec le grade de sous-lieutenant, le badge de la 21éme B.A.G. et sur l’épaule « France ». Ils arrivent en haut de la côte de St Désir. Le major se rend au château de Bourquignolles où l’état-major lui donne le feu vert pour descendre à Lisieux en ruine. Les parents de Jean MASSON, qu’il a quittés, il y a plusieurs années seraient à St-Hymer. Ils arrivent au croisement de la route de Paris, deux chars face à face (l’un allemand, l’autre allié) fument encore. Arrivés boulevard Herbet Fournet, une sentinelle en position couchée veille derrière son fusil mitrailleur. Cependant, au bas du chemin de Roques, une explosion, un homme vient de sauter sur une mine. Quelqu’un sort précipitamment de chez lui, les informe que la route est minée vers Pont-l’Evêque. Ils font demi-tour et se dirige vers la route de Dives, ce qui permettra à Jean Masson de rejoindre Saint- Hymer, où il pense retrouver ses parents.
Siméon TIHY est déposé par le major chez sa soeur au Torquesne. Il va, aussi, saluer son frère aîné Roger qui lui prête sa moto pour aller à Pont l’Evêque.
Il traverse Pont l’Evêque. Quelques personnes le reconnaissent après l’avoir pris pour un Anglais. Il n’y a plus de pont des Chaînes sur la Touques. Il passe par la passerelle de la poissonnerie, un obus a emporté une partie du tablier, mais elle tient encore. Une planche a été posée sur la partie manquante, il rencontre M. Sabine qui l’aide à passer. Arrivé à la Calonne, il n’y a plus de pont, des planches posées sur les gravats lui permettent de traverser, aidé par le dentiste Mr Borel et une autre personne.
Il arrive à Coudray chez Elise Maugendre, France MAUFRAS a déjà signalé son arrivée, car il l’avait rencontrée dans Pont l’Evêque. Il va saluer ses parents qu’il n’a pas vus depuis près d’un an. Sa mère est à la fenêtre et des Anglais circulent dans la ferme. Elle le reconnait, descend l’escalier sans prendre le temps de se chausser. Mais, il faut repartir le lendemain pour Formigny en stop, ils rejoignent le château de Juaye-Mondaye et arrivent à Paris le 8 septembre 1944, date à laquelle il quitte l’armée anglaise pour les services secrets français.
Pour la suite des opérations, c’est Paris à la Direction Générale des Services Spéciaux et au service ACTION pour toutes missions qui mènera Siméon TIHY jusqu’à Thionville pour la mission « Hébé » jusqu’en juillet 1945, ensuite ce sera les forces spéciales parachutistes au Pézou près de Blois.
CITATIONS POUR L’ENSEMLE DE SA CARRIÈRE
Croix du combattant volontaire avec barrette «guerre 1939-1945»,
Reconnaissance de la nation pour services exceptionnels à l’occasions des opérations de guerre 39-45,
Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945 avec barrettes Engagé volontaire et Libération,
Croix du combattant volontaire de la résistance attribuée pour avoir servi dans une unité combattante au titre de la campagne 1939-1945 réseau « Jean-Marie BUCKMASTER » du 1er mai 1943 au 9 juin 1944,
Médaille du réfractaire.
Article publié avec l'autorisation de l'Association Pont-L'Evêque 1944 Memories
Le dernier circuit poussins du Calvados s'est déroulé le dimanche 9 mars à Hérouville.
7 filles et 4 garçons étaient présents à cette dernière étape du circuit poussins
Les résultats ont été les suivants:
Gabrielle 3ème Gaelle 4ème Louise 2ème Héloise 3ème
Apolline 3ème Zélie 3ème Mahnon 3ème
Jules 3ème Gabriel 3ème Alexandre 4ème Gabin 3ème Malo 4ème
Le championnat du Calvados s'est déroulé le dimanche 19 janvier 25
Isis se classe 1ère et Léna 3ème . Les deux sont qualifiées pour le championnat de Normandie
Chez les garçons Thybalt termine 3ème mais malheureusement Auguste est éliminé avant la phase finale.
Thybalt est qualifié pour le championnat de Normandie.
La coupe Calvados minimes 2025 s'est déroulée le dimanche 19 janvier à Troarn.
Mia termine 3 ème
Raphaëlle et Sokhna échouent en poule
Toutes les 3 sont qualifiées pour le phase régionale
Solen a décroché le titre de championne de France vétéran en -78KG dans la catégorie F3.
Ce titre fait suite à une 3ème place l'année dernière